Retour aux villages pour le confinement- Printemps 2020
Retour des enfants aux villages de Samdo et de Magarsalu
(sur la base du récit envoyé par Catherine Joriot)
- Le périple de Katmandou à Samdo
« En février, les seuls à s’inquiéter du virus venant de Chine étaient les habitants de Samdo. Sûrement parce qu’en tant que Tibétains, ils ont plus de relations directes avec la Chine et craignent aussi plus tout ce qui vient de ce pays. »
Dès lors, les femmes originaires de Samdo qui se trouvaient à Katmandou portaient des masques et évitaient les rassemblements et les rues encombrées. Un jour, Karsang Diki est venue apporter à Catherine et à sa fille Raphaëlle un breuvage béni par le Dalai Lama, des amulettes et des médicaments tibétains, pour les protéger du virus.
Rapidement, les parents de Samdo, comme beaucoup de parents népalais, ont voulu récupérer leurs enfants et fuir au village. Devant l’inquiétude grandissante des parents, Catherine leur a dit qu’ils pouvaient choisir de récupérer leurs enfants mais ces derniers ne voulaient pas manquer leurs examens de fin d’année et risquer par là même de perdre une année scolaire…
Le gouvernement Népalais a mis longtemps à décider et à annoncer la fermeture des classes et l’annulation des examens ; date qui a finalement été fixée au 18 Mars.
Lorsque cette date a été annoncée, tout s’est précipité.
Catherine a alors pressé les parents et grands frères et sœurs de partir tout de suite pour Samdo en emmenant les plus petits. Ils se sont mis enfin en route deux jours après, et le jour suivant toute circulation était interdite !
La petite équipe avait pu prendre un bus jusqu’à Arughat où elle est arrivée juste à temps, avant que les routes ne ferment.
Ils ont alors commencé leur longue marche d’une semaine pour rejoindre Samdo.
En chemin, ils ont trouvé la neige à Samagaon, mais ils sont tous arrivés sans encombre au village.
Le lendemain de leur arrivée, les villages de la Nubri fermaient les sentiers ! Depuis lors, les villageois n’ont plus le droit de se déplacer d’un village à l’autre afin d’éviter la propagation de la maladie. Les jeunes sont passés juste à temps !
Les communications ne sont pas aisées, le téléphone est parfois coupé. Catherine communique avec les villageois via internet.
La vie au village continue malgré le confinement. Karsang Diki est partie avec Lama Urgyen pour aller chercher les chevaux qui ont passé l’hiver, comme tous les ans, du côté de Tilche et Bimthang. Elle a dû passer quelques jours seule dans un monastère en attendant que la neige fonde suffisamment pour passer le Larkya pass (5100m) avec les chevaux.
Pendant ce temps, ses trois filles ont dû se débrouiller seules à la maison ; heureusement leurs tantes étaient au village…
Catherine correspond également avec Nyima Dorje pour qu’il mette en place des cours de révision pour les plus grands (quatre étudiants de classe 10).
Pour l’instant, les nouvelles sont bonnes, et tout le monde se porte bien.
Mais les enfants de Samdo s’inquiètent pour la France ; ils ont entendu qu’il y a beaucoup de malades et questionnent Catherine pour avoir des nouvelles !
- Retour des enfants de Magarsalu
Dès le 18 Mars, tous les enfants de Magarsalu sont repartis à leur village. Le trajet est plus facile et plus court que pour Samdo ; ils sont tous arrivés en bonne santé et sont dans leurs familles.
Basanta et Gyan (2 guides originaires de Magarsalu travaillant à l’agence de Catherine Joriot) sont également rentrés, et Catherine les a préalablement informés sur la conduite à tenir en cas de malade déclaré.
Les communications avec Magarsalu sont également difficiles, le téléphone souvent inopérant, il n’est donc pas facile d’avoir des nouvelles régulières.
« Tous les habitants de Samdo et Magarsalu se joignent à moi pour vous dire de prendre soin de vous. Namaste ! (en ce moment c’est mieux que la bise) » (Catherine Joriot).
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