Le Népal face au Covid 19
Le Népal face au Covid19
Malgré la proximité de la Chine, le gouvernement népalais ne s’est pas immédiatement inquiété de la pandémie. C’est lorsque les nouvelles d’Europe sont devenues alarmantes que le gouvernement a réagi rapidement. Il n’y avait alors qu’un seul malade identifié, une népalaise de 19 ans de retour d’Europe.
Toutes les écoles ont fermé le 18 Mars, ce qui a permis aux familles de partir dans leurs villages pour être plus en sécurité que dans la ville surpeuplée de Katmandou. Les quelques trekkeurs de début de saison ont été rapatriés.
Le gouvernement a annoncé le confinement à partir du 24 Mars. Contrairement à l’Inde, les habitants ont eu le temps de faire des courses avant de s’enfermer. Le confinement est très strict : pas de possibilité de promenade autour du domicile. Les sorties ne sont autorisées que pour des soins médicaux urgents et une fois par semaine pour faire des provisions. Très peu de commerces sont ouverts.
La ville est silencieuse, les rues sont désertes, plus un bruit. Pas même d’avion dans le ciel car l’aéroport est fermé. Plus de pollution non plus. Les sommets apparaissent resplendissants dans le ciel bleu.
Les népalais portent habituellement un masque contre la pollution ou, s’ils ont une grippe, pour éviter de contaminer les autres. Depuis fin janvier la majorité des habitants de Katmandou et des autres villes se sont mis à porter des masques, craignant le virus.
Très vite le gouvernement, avec l’aide de l’OMS, a enregistré des consignes de protection et des conseils sur les téléphones portables. La sonnerie d’appel est remplacée par un message. C’est très efficace car tout le monde a un téléphone portable (GSM), même les porteurs dans les villages.
Contrairement aux pays européens au début de la crise, les habitants respectent très bien la mesure de confinement car ils ont très peur du virus et craignent de devoir se rendre à l’hôpital, n’ayant aucune confiance dans leur système hospitalier.
Bien sûr, ce n’est pas facile pour tout le monde. Certaines familles vivent dans une pièce sans eau courante. Mais plus d’un tiers de la population de la ville est parti dans les villages avant l’épidémie, ce qui résout beaucoup de problèmes.
Maintenant, le virus est arrivé à Katmandou, mais jusqu’ici l’épidémie s’est peu développée ; les hôpitaux ne sont pas surchargés. Ils ont été vidés de tous les patients ne présentant pas une urgence vitale et réservent leurs lits pour les futurs malades du corona virus.
Ce sont surtout les conséquences économiques du confinement général qui seront dramatiques pour le pays. De nombreux habitants dépendent directement ou indirectement du tourisme. La crise est arrivée au début de la saison de printemps, après les mois d’hiver sans touriste. A ce moment les caisses sont vides et les guides, les porteurs et les structures d’accueil ont besoin de cette saison pour tenir ensuite jusqu’à l’automne. Or, non seulement ils n’auront pas pu travailler au printemps, mais les agences constatent que les réservations pour l’automne se reportent sur l’année prochaine, ce qui est bien compréhensible dans l’incertitude actuelle.
Bien que ce soit moins spectaculaire que le séisme de 2015, avec cette nouvelle crise nos amis népalais ont tout autant besoin de notre solidarité. N’oublions pas qu’ils n’ont pas tous les dispositifs de solidarité nationale qui existent dans notre pays. Les népalais ne connaissent pas l’Etat providence…
-
Rubrique(s) concernée(s)
-
réseaux sociaux