En mai 2018, l’association Samdo Avenir a formalisé un plan de développement à trois ans, de ses actions. Ci-après, les grandes lignes de la version 2020 en sont présentées. Ce document permet en outre de répondre aux exigences de certification des ONG intervenant au Népal, par les organismes gouvernementaux et de support à nos recherches de sponsors.
La vocation de notre association est la scolarisation des enfants tenus à l’écart de l’école, que ce soit pour des raisons d’éloignement géographique ou de manque de ressources. Notre projet concerne les villages de Samdo et Magarsalu, l'objectif est principalement de scolariser les enfants jusqu’à la fin du cycle secondaire. En parallèle de cet objectif, un deuxième volet du projet est de favoriser un développement économique autonome de ces deux villages.
L'origine de l’association Samdo Avenir
Samdo Avenir a été créée en 2007 à l’initiative de Catherine Joriot, française qui dirige une agence de trek à Katmandou. Découvrant le village de Samdo, fondé en 1962 par une communauté tibétaine fuyant la répression religieuse chinoise, elle a été frappée par les conditions de vie précaires de ses habitants. Le village, situé à 3 800 mètres d’altitude est difficilement accessible. Avec de très modestes ressources agricoles, les conditions de vie y sont difficiles, particulièrement pendant les 6 mois d’hiver.
En réponse à l’appel de Catherine pour venir en aide à ce village, l’association Samdo Avenir a été créée le 4 octobre 2007. Présidée par Nicole Massel, son siège est à Saint Michel l’Observatoire dans les Alpes de Haute-Provence. Onze membres, tous bénévoles, en assure l'administration.
Son objectif : « contribuer au développement éducatif, sanitaire et économique de communautés villageoises népalaises, au travers d’actions menées à leur profit et relayées par convention avec une organisation non gouvernementale Népalaise ».
A Katmandou, Catherine Joriot crée parallèlement l’association SAMDO BAVISHYA (qui signifie « avenir » en népali), partenaire local de SAMDO AVENIR, chargée de proposer les actions à entreprendre et de gérer au Népal l’utilisation directe des fonds collectés en France.
La scolarisation des enfants de Samdo
Avant l’intervention de notre association, un instituteur, payé par le gouvernement, montait au village de façon très irrégulière, deux mois par an, pour enseigner dans un bâtiment en ruines. Il fallait donc commencer par construire une nouvelle école et financer la scolarité pour assurer un enseignement régulier et de qualité.
Grâce aux dons reçus de nos adhérents et donateurs et à l’aide bénévole de deux jeunes architectes (qui se sont rendus sur place pendant plusieurs semaines), une école est ouverte en août 2009 couvrant les niveaux équivalents à la maternelle et au primaire. A partir de là, un système de parrainage est mis en place pour prendre en charge le coût de la scolarité (ainsi que de la cantine) des enfants.
Dès la première année, 26 enfants sont inscrits à l’école ; deux rentrées plus tard, en février 2011, ils sont 40. A cette date, 6 enfants ont atteint un âge et un niveau suffisants pour poursuivre leur scolarité à la Namgyal school de Katmandou, une école tibétaine correspondant aux niveaux collège et lycée en France.
Au fil des années les ainés sont partis étudiés à la Namgyal School parrainés par Samdo Avenir, d’autres à Manang et d’autres encore à l’école tibétaine de Pokhara.
Pour l’année scolaire 2022, il n’y a plus qu’une dizaine d’enfants en bas âge à l’école de Samdo.
L’école ne pouvant fonctionner durant les cinq mois de grands froids les parents préfèrent les envoyer dès que possible dans les vallées plus basses.
Bien entendu, les coûts pour les élèves scolarisés à Katmandou sont plus conséquents, puisqu’il faut aussi prendre en charge leur hébergement en pension complète et leur encadrement. En effet, le village étant très éloigné, les enfants ne peuvent rentrer dans leurs familles que pour les grandes vacances, aussi nous avons ouvert un foyer pour accueillir les enfants durant les vacances scolaires. Il a été convenu avec les parents que ce sont eux qui s’occupent de leurs enfants durant un mois et demi de vacances d’hiver, ceci pour ne pas couper le lien avec les familles et le village.
En 2021, 13 enfants de Samdo sont à la Namgyal School, 3 enfants au Whitefield College et 2 enfants au Raliance College. Nous avons dû diversifier les écoles car la Namgyal n’offrait pas certains sujets dans les classes supérieures.
Le développement économique de Samdo
Notre action au village de Samdo s’est concrétisée à un moment opportun, permettant aux villageois de tirer parti du développement du tourisme (trekking) d’altitude, grâce à la proximité du magnifique sommet du Manaslu (8 163 m).
Ainsi, en parallèle à la scolarisation, nous avons soutenu le village dans divers projets destinés à favoriser le développement économique du village et améliorer le confort des habitants :
Nous avons financé une liaison internet qui permet aux villageois de rester en contact avec les enfants scolarisés à Katmandou, avec leurs famille ou connaissances, et qui peut également servir en cas d’urgence (le village est accessible en 5 jours de marche après une journée de bus depuis Katmandou…). C’est un avantage appréciable pour les trekkeurs qui passent à Samdo.
La reconstruction de deux villages Tamang après les séismes
Dès l’annonce des séismes des 25 avril et 12 mai 2015, nos adhérents et amis, ainsi que des clients et amis de Glacier Safari Treks, se sont mobilisés pour apporter une aide d’urgence aux habitants sinistrés. Les dons que nous avons reçus nous ont permis d’entreprendre la reconstruction des villages de Kanigaon et Magarsalu. Ces deux villages Tamang sont situés à 80 km à l’est de Katmandou, dans une région de collines du Mahabharat Range, à l’écart des circuits touristiques.
Un couple de bénévoles français, membres de l’association, a séjourné sur place pendant tout l’hiver 2015 / 2016, logé sous des abris sommaires de tôles, comme les habitants. Michel, ingénieur, dirigeait les travaux tandis que Françoise, infirmière, apportait une assistance sanitaire.
Jean Michel, ingénieur EDF a ensuite pris la suite du chantier et Danzee Sherpa a apporté une aide inestimable au projet de reconstruction.Le chantier de reconstruction s’est terminé un an après les séismes. Le bilan de cette mission est disponible ICI.
Pendant leur mission, nos bénévoles ont été confrontés à l’extrême pauvreté du village de Magarsalu. Situé à environ 1 800 mètres d’altitude, il est accessible par un sentier que les bons marcheurs empruntent en deux heures depuis la route de Kanigaon. Une piste a récemment été aménagée, elle est carrossable quand la météo le permet. Les habitants vivent essentiellement de l’agriculture, sur de petites parcelles peu productives, qui suffisent tout juste à leur subsistance. Les ressources en eau sont limitées.
La scolarisation à Magarsalu
Bien entendu, la précarité économique du village se manifeste d’abord dans l’éducation. Une école, située à une heure de marche du village, reçoit quelques-uns des enfants et fonctionne de façon irrégulière ; elle est souvent fermée et la qualité de l’enseignement est insuffisante.
Dès qu’ils sont en âge de travailler, les enfants aident les parents aux travaux agricoles et domestiques et ne vont plus à l’école (particulièrement les filles). La plupart des villageois sont illettrés et maitrisent mal le népalais. Entre eux, ils parlent le dialecte Tamang. A l’école, les enfants apprennent quelques rudiments de népalais qu’ils écrivent et lisent avec difficulté.
Nous avons donc proposé aux habitants de prendre en charge la scolarisation des enfants des familles les plus pauvres, en priorisant les enfants en âge d’aller au collège. Pour qu’ils bénéficient effectivement d’un enseignement de qualité, ils doivent être accueillis en internat à Katmandou, où notre équipe locale peut les suivre.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité des actions entreprises à Samdo ; elle répond bien à la vocation de notre association, qui est la scolarisation des enfants tenus à l’écart de l’école.
Notre proposition a été très bien accueillie par les parents et les enfants. Onze enfants, tous volontaires, ont fait leur rentrée scolaire à la Grammar School de Katmandou le 23 avril 2017. Ils seront quinze à la rentrée de 2020.
Comme pour les jeunes de Samdo, nous finançons la scolarité en pension complète, les fournitures scolaires et les uniformes, ainsi que quelques dépenses de loisir. Ils rentrent dans leurs familles pendant les vacances scolaires, puisque le village n’est pas très éloigné de Katmandou.
Le développement économique de Magarsalu
Situé à l’écart des circuits touristiques habituels, le village ne dispose d’aucune ressource permettant d’assurer un revenu. C’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre notre assistance en favorisant le développement économique. C’est le deuxième volet de notre projet pour ce village.
Les activités à mettre en place en priorité ont été choisies avec les femmes du village :
Accueil des touristes
Magarsalu est situé dans un bel environnement de moyenne montagne, ce qui est un atout au moment où les circuits de moyenne altitude ainsi que le logement chez l’habitant sont de plus en plus demandés. Mais le village n’était pas prêt à recevoir des hôtes : conditions d’hygiène et de propreté du village non satisfaisantes, maisons pas équipées et villageois pas formés à l’accueil.
Depuis novembre 2018, nous avons engagé un plan d’action dont la première phase est réalisée :
Deux népalaises salariées par Samdo Bavishya conduisent ce plan d’action, supervisées au départ par Bruno, un volontaire français (pour faciliter le démarrage de cette première étape).
Plusieurs groupes de touristes ont déjà été accueillis. Il nous faut maintenant poursuivre l’action avec deux objectifs :
Concernant la distribution d’eau, le village était alimenté par une canalisation précaire au débit insuffisant qui a été détruite récemment par un éboulement lors de la construction de la route. C’est donc un besoin vital du village qui n’était plus satisfait. Nous avons alors financé l’achat des matériels nécessaires à l’installation d’une nouvelle conduite qui a été posée par les habitants eux-mêmes sous la supervision de Florence, une bénévole française.
Vente d’articles de vannerie
L’accueil de touristes va permettre de développer cette activité. Et nous allons également rechercher des boutiques sur Katmandou susceptibles de commercialiser les articles de vannerie fabriqués à Magarsalu.
Apprentissage de la couture
Certaines femmes ont souhaité apprendre la couture et le tricot afin de fabriquer elles-mêmes les vêtements et uniformes scolaires. Elles pourraient ouvrir par la suite une boutique de tailleur et confectionner des vêtements pour le village et les villages voisins.
Une jeune femme a été formée par une professionnelle de Katmandou, à un niveau suffisant pour devenir elle-même formatrice auprès des femmes intéressées du village. Plusieurs ont ainsi commencé leur formation et Samdo Avenir les a équipées de trois machines à coudre. La formation sera poursuivie et de nouvelles machines seront fournies si nécessaire.
Le financement et le contrôle des projets
Pour financer nos actions, nos seules ressources sont les contributions de nos adhérents et donateurs, 200 personnes en moyenne : environ 45 000 €/an. Pour la scolarité de 43 enfants, ainsi que les dépenses pour des actions sociales ou de développement des villages, notre budget est d’environ 60 000 €.
Répartition des dépenses annuelles :
Les recettes actuelles sont insuffisantes ; pour l’année 2019, le déficit courant est de 12 700 € et a consommé le tiers de notre réserve financière, qui à ce rythme aura disparu dans deux ou trois ans. Si de nouveaux donateurs ne nous rejoignent pas, le déficit sera de l’ordre 15 000 €/an.
Pourtant, notre action n’a véritablement de sens que si nous allons bien au-delà de ces trois années.
Samdo Avenir : Recettes et Dépenses annuelles
Le coût annuel de la scolarité, en internat, est en moyenne de 1 250 € par enfant. Ce coût comprend l’inscription à l‘école, la pension complète pendant les périodes de cours, ainsi que les uniformes, les fournitures scolaires et l’hébergement pendant les petites vacances, pour ceux qui ne peuvent pas rentrer chez eux à cause de l’éloignement (enfants de Samdo).
Nos moyens propres engagés sont très modestes. En France, l’activité de Samdo Avenir repose entièrement sur une quinzaine de bénévoles. Ceux qui se rendent en mission au Népal financent eux-mêmes leur voyage. Ils peuvent obtenir une réduction d’impôt sur les dons aux associations en renonçant au remboursement de leurs frais.
Les frais généraux en France ont été de 551 € en 2019. En quasi-totalité (99 %), nos recettes sont consacrées aux actions menées sur place. Au Népal, c’est la présidente, Catherine Joriot, qui dirige bénévolement l’ONG Samdo Bavishya. Son équipe (salariée) se compose d’une jeune femme chargée d’encadrer les enfants, d’une assistante pour le fonctionnement de l’ONG (à temps complet) et d’un aide-comptable (à temps partiel).
Nos opérations de secours et de reconstruction n’ont pas consommé la totalité du montant des dons reçus après le séisme. Le solde de 45 200 € a été affecté en réserve pour financer la scolarité (après accord de l’assemblée générale).
Un plan de développement à trois ans, déposé auprès de l’administration népalaise, nous permet d’obtenir l’autorisation d’opérer au Népal. Un état prévisionnel des dépenses, sur trois ans glissants, est établi pour servir de base au suivi des actions et des dépenses.
Le contrôle est réalisé deux fois par an, lors de l’établissement du bilan comptable à la fin de l’année fiscale népalaise mi-juillet et à la fin de l’année fiscale française fin décembre.
Les comptes sont vérifiés par un cabinet d’audit népalais à chaque fin d’année fiscale népalaise.
Les comptes consolidés de Samdo Bavishya et Samdo Avenir sont approuvés chaque année lors de l’assemblée générale de l’association.
Poursuite des projets
Avant le séisme, la totalité de nos ressources était consacrée au village de Samdo. Nous avons néanmoins décidé de prendre le risque d’une impasse financière, tant la scolarisation et le développement économique nous ont semblé vitaux pour le village de Magarsalu.
Nous recherchons donc des sponsors pour nous accompagner dans la continuité de nos projets.
Nous avons constaté les résultats remarquables obtenus après dix années de scolarisation à Samdo. Trois lodges ont été construits, les femmes ont pu développer une activité d’artisanat et de jeunes hommes sont revenus et restent maintenant au village.
Magarsalu pourrait aussi changer de visage. Bien qu’éloigné des sites de haute altitude, le village est situé dans une belle région de collines qui pourra attirer les randonneurs sur de nouveaux circuits de moyenne montagne, accessibles à tous les niveaux de marcheurs. Pour cela, un travail d’éducation préalable est nécessaire pour acquérir les bases de la langue anglaise, un savoir-faire pour l’accueil des touristes, ainsi qu’une autonomie de gestion pour organiser cette activité. La formation des jeunes du village est essentielle pour leur avenir, comme pour celui du village. Notre projet s’inscrit dans une perspective de développement à long terme.
En investissant dans notre association pérenne depuis plus de 12 ans, vous avez l’assurance que 99% de vos dons seront utilisés pour financer les actions engagées au Népal et bénéficieront directement à la population. Vous contribuerez ainsi au développement d’une population attachante et motivée, consciente et reconnaissante de l’aide qui lui est apportée.
Les adhérents et donateurs sont tenus régulièrement informés de l’avancement des projets par notre journal interne publié quatre fois par an, ainsi que par les publications réalisées sur le site internet www.samdoavenir.org. Notre page Facebook relaie également les nouvelles des étudiants et des villages.
L'Assemblée Générale 2022
a eu lieu le samedi 7 et
le dimanche 8 mai
à Chabeuil (dans la Drôme)
téléchargez la convocation et le programme
ONG Franco Népalaise d’aide au développement de villages oubliés
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