"Samdo en bref : le plan de développement 2022"
La vocation de notre association est la scolarisation d’enfants népalais tenus à l’écart de l’école, que ce soit pour des raisons d’éloignement géographique ou de manque de ressources.
Nous avons formalisé un plan d'action à long terme, qui est actualisé chaque année par l'assemblée générale des adhérents. Ce document permet en outre de répondre aux exigences de certification, par les autorités népalaises, des ONG intervenant au Népal. Voici les grandes lignes du plan 2022 (version 2022 en pdf)
Notre projet concerne les villages de Samdo et de Magarsalu. L’objectif principal est de scolariser les enfants jusqu’à la fin du cycle secondaire. Un deuxième volet du projet est de favoriser le développement économique autonome des villages.
1- L'origine de l’association Samdo Avenir
Samdo Avenir a été créée à l’initiative de Catherine Joriot, française qui dirige une agence de trek à Katmandou. Découvrant le village de Samdo, fondé en 1962 par une communauté tibétaine fuyant la répression religieuse chinoise, elle a été frappée par les conditions de vie précaires de ses habitants. Le village, situé à 3 800 mètres d’altitude est difficilement accessible. Avec de très modestes ressources agricoles, les conditions de vie y sont difficiles, particulièrement pendant les 6 mois d’hiver.
En réponse à l’appel de Catherine pour venir en aide à ce village, l’association Samdo Avenir a été créée le 4 octobre 2007. Présidée par Nicole Massel, son siège est à Saint Michel l’Observatoire dans les Alpes de Haute-Provence.
Son objectif : « contribuer au développement éducatif, sanitaire et économique de communautés villageoises népalaises, au travers d’actions menées à leur profit et relayées par convention avec une organisation non gouvernementale népalaise ».
A Katmandou, Catherine Joriot a créé parallèlement l’association Samdo Bavishya (qui signifie « avenir » en népali) partenaire local de Samdo Avenir, chargée de proposer les actions à entreprendre et de gérer au Népal l’utilisation directe des fonds collectés en France.
2- L’assistance au village de Samdo
La scolarisation des enfants de Samdo
Avant l’intervention de notre association, un instituteur, payé par le gouvernement, montait au village de façon très irrégulière, deux mois par an, pour enseigner dans un bâtiment en ruines. Il fallait donc commencer par construire une nouvelle école.
Grâce aux dons reçus de nos adhérents et donateurs et à l’aide bénévole de deux jeunes architectes, qui se sont rendus sur place pendant plusieurs semaines, une école était ouverte en août 2009. Elle couvre les niveaux équivalents à la maternelle et au début du primaire. Un système de parrainage a été mis en place pour prendre en charge le coût de la scolarité et de la cantine des enfants.
Dès la première année, 26 enfants étaient inscrits à l’école. Pour l’année scolaire 2022, ils ne sont plus que 10. L’école ne pouvant fonctionner durant les cinq ou six mois de grands froids les parents préfèrent les envoyer dès que possible dans les vallées plus basses.
À l’issue de la classe 3, nous offrons la possibilité de poursuivre la scolarité à la Namgyal School à Katmandou, une école tibétaine correspondant aux niveaux collège et lycée en France. C’est le choix qui a été fait par la plupart des parents jusqu’à maintenant. Nous finançons la scolarité et nous procurons les uniformes et les fournitures scolaires.
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Pendant les périodes scolaires, les enfants sont pensionnaires dans l’école. Pour les jours de congé et les petites vacances scolaires, il ne leur est pas possible de rejoindre leurs familles à Samdo qui est trop éloigné. Nous les logeons alors dans une grande maison où ils sont encadrés par une femme qui loge sur place. Pour pallier l’éloignement des parents, l’association emploie également une éducatrice qui assure leur suivi scolaire et l’organisation de loisirs. Elle est en relation avec les parents et avec la Direction de l’école.
En 2022, 18 élèves sont à la Namgyal School ou dans d’autres écoles, choisies en fonction des spécialités offertes. Les plus âgés ont atteint le niveau de la terminale. Ils maitrisent le népalais et le tibétain et savent communiquer en anglais.
Dernières nouvelles : nous devons reprendre la construction de l’école du village ! La structure, qui a été très affaiblie par les séismes de 2015, n’a pas supporté la forte charge de neige des récents hivers. Il serait dangereux de la garder en l’état. Nous décidons de la reconstruire immédiatement, en ré-utilisant les pierres et en modifiant la conception (ajout d’un chainage) pour une meilleure tenue parasismique. C’est un chantier urgent, qui doit être terminé avant l’hiver.
Le développement économique de Samdo
Notre action au village de Samdo s’est concrétisée à un moment opportun, permettant aux villageois de tirer parti du développement du tourisme d’altitude (trekking), grâce à la proximité du magnifique sommet du Manaslu (8 163 m). Ainsi, en complément à la scolarisation, nous avons soutenu le village dans divers projets destinés à favoriser son développement économique et améliorer le confort des habitants :
- création de la « maison de femmes » pour développer l’activité et la commercialisation de produits issus du tissage réalisé par les femmes du village
- financement partiel d’un poste d’infirmière sur Samagaon et Samdo
- remise en état d’une microcentrale hydroélectrique
- construction d’un petit incinérateur pour éliminer un maximum de déchets
- construction de toilettes pour les visiteurs.
Nous avons financé une liaison internet qui permet aux villageois de rester en contact avec les enfants scolarisés à Katmandou, avec leurs familles ou connaissances, et qui peut également servir en cas d’urgence (le village est accessible en 5 jours de marche après une journée de bus depuis Katmandou). C’est aussi un avantage appréciable pour les trekkeurs qui passent à Samdo.
3- L’assistance au village de Magarsalu
La reconstruction de deux villages Tamang après les séismes
Dès l’annonce des séismes des 25 avril et 12 mai 2015, nos adhérents et amis, ainsi que des clients et amis de Catherine Joriot, se sont mobilisés pour apporter une aide d’urgence aux habitants sinistrés. Les dons reçus nous ont permis d’entreprendre la reconstruction des villages de Kanigaon et Magarsalu. Ces deux villages Tamang sont situés à 80 km à l’est de Katmandou, dans une région de collines du Mahabharat Range, à l’écart des circuits touristiques.
Un couple de bénévoles français, membres de l’association, a séjourné sur place pendant tout l’hiver 2015 / 2016, logé sous des abris sommaires de tôles, comme les habitants. Michel, ingénieur, dirigeait les travaux tandis que Françoise, infirmière, apportait une assistance sanitaire. Danzee Sherpa a été une aide précieuse comme interprète et grâce à sa connaissance du réseau des fournisseurs. Le chantier de reconstruction s’est terminé un an après les séismes. Le rapport de cette mission est disponible sur le site de Samdo Avenir (lire le bulletin n°45)
Pendant leur mission, nos bénévoles ont été confrontés à l’extrême pauvreté du village de Magarsalu. Situé à environ 1 800 mètres d’altitude, il était accessible par un sentier que les bons marcheurs empruntent en deux heures depuis la route de Kanigaon. Une route a récemment été aménagée, elle est carrossable quand la météo le permet. Les habitants vivent essentiellement de l’agriculture, sur de petites parcelles peu productives, qui suffisent tout juste à leur subsistance. Les ressources en eau sont limitées.
La scolarisation à Magarsalu
Bien entendu, la précarité économique du village se manifeste d’abord dans l’éducation. Une école, située à une heure de marche du village, reçoit quelques-uns des enfants et fonctionne de façon irrégulière ; elle est souvent fermée et la qualité de l’enseignement est insuffisante. Dès qu’ils sont en âge de travailler, les enfants aident les parents aux travaux agricoles et domestiques et ne vont plus à l’école (particulièrement les filles). La plupart des villageois sont illettrés et maitrisent mal le népalais. Entre eux, ils parlent le dialecte Tamang. A l’école, les enfants apprennent quelques rudiments de népalais qu’ils écrivent et lisent avec difficulté.
Nous avons donc proposé aux habitants de prendre en charge la scolarisation des enfants des familles les plus pauvres, en priorisant les enfants en âge d’aller au collège. Pour qu’ils bénéficient effectivement d’un enseignement de qualité, ils doivent être accueillis en internat à Katmandou, où notre équipe locale peut les suivre. Notre proposition a été très bien accueillie par les parents et les enfants. Onze enfants, tous volontaires, ont fait leur rentrée scolaire à la Grammar School de Katmandou le 23 avril 2017. Ils étaient 16 à la fin de l’année scolaire 2021 / 2022.
Comme pour les jeunes de Samdo, nous finançons la scolarité en pension complète, les fournitures scolaires et les uniformes, ainsi que quelques dépenses de loisir. Sheetal, notre éducatrice, visite régulièrement les enfants à l’école. Elle est en contact avec la Direction et avec les parents, à l’occasion de visites au village.
Pendant toute la période de pandémie de Covid, la Grammar School a continué à accueillir les enfants pour qu’ils suivent les cours sur les ordinateurs de l’école car ils n’ont ni ordinateur, ni liaison internet au village.
En avril 2022, nous constatons que la situation matérielle de quelques familles est devenue critique. Les conditions de vie de certains enfants sont très précaires. Dans une de ces familles, les 4 enfants mendient dans les villages voisins pour se nourrir. Ces enfants ne vont donc pas à l’école. Nous avons décidé de prendre en charge 8 enfants supplémentaires, sans attendre que la fin d’étude des plus âgés libère des ressources. Nous avons donc maintenant 24 élèves à la Grammar School pour l’année scolaire 2022 / 2023.
Le développement économique de Magarsalu
Situé à l’écart des circuits touristiques habituels, le village ne dispose d’aucune ressource permettant d’assurer un revenu. C’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre notre assistance en favorisant le développement économique. C’est le deuxième volet de notre projet pour ce village. Les activités à mettre en place en priorité ont été choisies avec les femmes du village :
- Accueil de touristes chez l’habitant
- Apprentissage de la couture
Accueil des touristes
Magarsalu est situé dans un bel environnement de moyenne montagne, ce qui est un atout au moment où les circuits de moyenne altitude ainsi que le logement chez l’habitant sont de plus en plus demandés. Mais le village n’était pas prêt à recevoir des hôtes. Depuis novembre 2018, nous avons amélioré la propreté du village et formé les villageois à l’hygiène et à l’accueil. Nous avons fourni les matériels nécessaires pour meubler une chambre d’hôtes et équiper une cabine de toilette, dans chacune des huit maisons dont les propriétaires sont volontaires pour accueillir des touristes.
Plus récemment, nous avons refait les 3 km de conduite d’alimentation en eau du village. Nous avons financé l’achat de la nouvelle conduite et ce sont les villageois eux-mêmes qui ont réalisé les travaux de terrassement et de pose sous la supervision de Florence, bénévole française.
Plusieurs groupes de touristes ont été accueillis, avec une interruption pendant les 2 années Covid. C’est Samdo Bavishya qui a organisé l’accueil des premiers groupes. A l’avenir, le village doit être autonome, ce qui suppose de former une personne à la gestion des réservations. Il faut aussi promouvoir cette nouvelle destination auprès des agences de voyages.
Apprentissage de la couture
Certaines femmes ont souhaité apprendre la couture afin de fabriquer elles-mêmes leurs vêtements. Elles pourraient ouvrir par la suite une boutique de tailleur et confectionner des vêtements pour le village et les villages voisins. Une jeune femme a été formée par une professionnelle de Katmandou, à un niveau suffisant pour devenir elle-même formatrice auprès des femmes intéressées du village. Plusieurs se sont formées et Samdo Avenir les a équipées de trois machines à coudre. Quelques femmes ont commencé à confectionner des vêtements. La formation sera poursuivie et de nouvelles machines seront fournies si nécessaire.
4- Financement du projet
Le coût annuel de la scolarité en internat est en moyenne de 1 250 € par enfant. Ce coût comprend l’inscription à l‘école, la pension complète pendant les périodes de cours, ainsi que les uniformes et les fournitures scolaires. Il comprend aussi l’hébergement pendant les petites vacances pour les enfants de Samdo qui ne peuvent pas rentrer chez eux à cause de l’éloignement. Pour la scolarité de 50 enfants, ainsi que les dépenses pour des actions sociales ou de développement des villages, notre budget est d’environ 70 000 €.
Le budget est consacré quasi exclusivement à nos actions au Népal. Les dépenses de fonctionnement en France sont réduites au minimum, environ 1 000 €. L’activité de Samdo Avenir repose entièrement sur 14 bénévoles. Ceux qui se rendent en mission au Népal financent eux-mêmes leur voyage. Ils peuvent obtenir une réduction d’impôt sur les dons aux associations en renonçant au remboursement de leurs frais.
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Au Népal, c’est la présidente, Catherine Joriot, qui dirige bénévolement l’ONG Samdo Bavishya. Son équipe salariée se compose d’une éducatrice, d’une assistante pour le fonctionnement de l’ONG et d’un aide-comptable à temps partiel. Nos charges de fonctionnement au Népal sont essentiellement les salaires de ces personnes et des taxes.
Pour financer nos actions, nos seules ressources sont les contributions de nos adhérents et donateurs, 200 personnes en moyenne, pour un total de 50 000 € à 60 000 € par an. Avec une prévision de dépenses de 70 000 €, le déficit prévisionnel annuel est de l’ordre de 15 000 €. Devant l’urgence de la prise en charge de nouveaux enfants à Magarsalu, nous avons accepté cette impasse budgétaire. Pour les 3 prochaines années, le déficit sera couvert par les ressources économisées en 2020 et 2021 à cause de la fermeture des écoles due à la pandémie.
Mais notre action n’a véritablement de sens que si nous allons bien au-delà de la période couverte par nos réserves financières.
Nous recherchons donc des sponsors pour nous accompagner dans la continuité de notre projet.
Poursuite du projet
Nous avons constaté les résultats remarquables obtenus après dix années de scolarisation à Samdo. Trois lodges ont été construits, les femmes ont pu développer une activité d’artisanat et de jeunes hommes sont revenus et restent maintenant au village. Magarsalu pourrait aussi changer de visage. Bien qu’éloigné des sites de haute altitude, le village est situé dans une belle région de collines qui pourra attirer les randonneurs sur de nouveaux circuits de moyenne montagne, accessibles à tous les niveaux de marcheurs. Pour cela, un travail d’éducation préalable est nécessaire pour acquérir les bases de la langue anglaise, un savoir-faire pour l’accueil des touristes, ainsi qu’une autonomie de gestion pour organiser cette activité. La formation des jeunes du village est essentielle pour leur avenir, comme pour celui du village. Notre projet s’inscrit dans une perspective de développement à long terme.
En investissant dans notre association, vous avez l’assurance que 99% de vos dons seront utilisés pour financer les actions engagées au Népal et bénéficieront directement à la population. Vous contribuerez ainsi au développement d’une population attachante et motivée. Nos adhérents et donateurs sont tenus régulièrement informés de l’avancement des projets par notre journal interne publié quatre fois par an, ainsi que par les publications réalisées sur notre site internet www.samdoavenir.org. Notre page Facebook relaie également les nouvelles des étudiants et des villages.
Il n’est pas inutile de rappeler que le gouvernement français encourage la solidarité. Les entreprises bénéficient d’une réduction d’impôts de 60 % du montant de leur don, dans les conditions définies par la loi. Pour les particuliers, la réduction d’impôts est de 75 % (la réduction applicable correspond au régime des organismes d’aide aux personnes en difficulté) jusqu’à un plafond qui est révisé chaque année et qui a été fixé à 1 000 €, pour les dons effectués au cours de l’année 2022. Lorsque les sommes versées dépassent ce plafond, le surplus bénéficie d’une réduction d’impôts de 66 %.
Contrôle du projet
Un plan de développement à trois ans, déposé auprès de l’administration népalaise, nous permet d’obtenir l’autorisation d’opérer au Népal. Un état prévisionnel des dépenses, sur trois ans glissants, est établi pour servir de base au suivi des actions et des dépenses. Le contrôle est réalisé deux fois par an, lors de l’établissement du bilan comptable à la fin de l’année fiscale népalaise mi-juillet et à la fin de l’année fiscale française fin décembre. Les comptes sont vérifiés par un cabinet d’audit népalais à chaque fin d’année fiscale népalaise. Les comptes consolidés de Samdo Bavishya et Samdo Avenir sont approuvés chaque année lors de l’assemblée générale de l’association.
Télécharger le plan de développement en pdf (version 2022)
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